Offre de bourse de thèse sociologie économique INP-ENSAT / AGIR-INRAE

Régulation politiques et marchandes des plateformes et nouvelles formes d’intermédiation numériques agricoles : approches structurales et institutionnelles

Cette thèse aura pour ambition de mener une analyse pluridisciplinaire, combinant sociologie et économie, appliquée au développement des plateformes et plus généralement des nouvelles formes d’intermédiation numériques dans les mondes agricoles. Ces dernières touchent toutes les activités des agriculteurs : financement, commercialisation, location de matériel, gestion des coproduit… De par leur domaine d’expertise, ces nouveaux acteurs se confrontent et rentrent parfois en concurrence avec des acteurs historiques, et notamment les organisations professionnelles agricoles. Ce faisant, une toile de relations complexes, faites de coopération et de compétition, émerge.

Une approche institutionnaliste (Thelen, 2018) sera privilégiée afin d’étudier la confrontation des croyances, normes et régulations, entre celles portées par les acteurs des plateformes et celles portées par les organisations déjà en place dans le système. Les résultats de cette approche seront articulés à une analyse quantitative de réseaux sociaux multiniveaux (Brailly & al., 2016, Brailly, 2016). Ces deux approches permettront d’explorer le changement institutionnel comme le résultat de la confrontation d’activités de régulation multiples dans leurs formes et dans leurs échelles (analytiques, temporelles, géographiques) qui s’hybrident et se déploient au travers de ces réseaux.

Cette thèse, inscrite en sociologie, sera co-encadrée par Julien Brailly (sociologie) et Pierre Labarthe (économie), au sein du laboratoire AGIR1 (INPT-Université de Toulouse / INRAE).

Objectifs de la thèse et méthodologie envisagée
Ce projet de recherche doctoral vise à étudier les dynamiques institutionnelles conséquentes au développement des plateformes numériques dans les mondes agricoles. Il s’agira ainsi de reconstituer et d’analyser la toile des interdépendances structurales entre plateformes et acteurs traditionnels de ce milieu. Il visera également à l’étude de l’émergence des normes marchandes, cognitives et politiques concernant les espaces sociaux que ces plateformes ambitionnent d’occuper.
La question de recherche est donc la suivante : dans quelle mesure l’émergence de plateformes, et plus généralement les nouvelles formes d’intermédiation numériques, contribuent-elles à la redéfinition des dimensions de l’action collective dans le secteur agricole et notamment les formes de régulations de l’accès à différentes ressources nécessaires à la production (travail, capital, intrants, équipements, conseil).

L’enjeu de la thèse sera d’étudier les conséquences du développement des plateformes numériques agricoles sur les logiques régulatoires du secteur, qu’elles soient marchandes ou politique. Plusieurs angles sont possibles. Par exemple, il est possible d’étudier les plateformes de financement participatif et explorer dans quelle mesure elles changent ou remettent en cause le modèle traditionnel de financement des exploitations agricoles, et in fine concurrence le système bancaire. Une autre piste est de se concentrer sur la question du conseil en agriculture et explorer dans quelle mesure les plateformes bouleversent les formes traditionnelles de conseils, adossées depuis 1945 à des
organisations professionnelles.

Le travail s’appuiera sur un important travail de terrain (enquêtes auprès de créateurs de
plateformes, auprès d’usagers des plateformes – prêteurs de capitaux et porteurs de projets par exemple, etc.). Les données collectées seront analysées à partir d’une méthode mixte, combinant analyse qualitative d’entretiens et analyse quantitative de réseaux.

Profil recherché

  • Etudiant(e) sociologie ou économie intéressé(e) par l’étude des mondes agricoles.
  • la personne recrutée devra être capable de réaliser des approches qualitatives (entretiens et
    observations ethnographiques) et quantitatives (questionnaires et analyse de réseaux).
  • Compétences rédactionnelles requises et maitrise de l’anglais.
  • Le candidat devra aussi être titulaire du permis B pour réaliser les entretiens.

Lieux de la thèse :

Le/la doctorant sera basé(e) au Département des sciences économiques, sociales et de gestion / Institut National Polytechnique-Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse, Avenue de l’Agrobiopole, 31326 Castanet-Tolosan, et sera affilié(e) à l’équipe Odycée du laboratoire AGIR de l’INRAE à Castanet-Tolosan.

Financement :

La thèse est cofinancée par le labex SMS (Structuration des Mondes Sociaux) de l’Université
de Toulouse Jean Jaurès et le département ACT (Action, Transitions et Territoires) de l’INRAE.

Procédure :

Les candidat(e)s intéressé(e)s sont invité(e)s à soumettre leur dossier de candidature complet par courrier électronique à julien.brailly@toulouse-inp.fr avant le 30 juin 2022. Le dossier de candidature doit inclure :

  1. une lettre de motivation (2-3 pages) dans laquelle sont exposées les premières idées vis-à- vis de l’exploration du sujet de thèse et en quoi les compétences et expériences précédentes qui pourraient nourrir le projet.
  2. un Curriculum Vitae un exemple de document écrit par le passé (publication, mémoire, rapport, communication par exemple) attestant des compétences rédactionnelles.

Plus d’informations dans le fichier joint.

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